#collectionprivée Le rire. Décembre 1894. Yvette Gilbert, Henri de Toulouse-Lautrec, lithographie corrigée par l’artiste.
Cet albigeois, Henri de son prénom, est l’un de mes peintres préférés. Vous allez me dire que je suis un peu bizarre, certes, mais je l’assume complètement.
Étant née à Rodez, vous comprendrez la tendance chauviniste qui ressort un peu. Une fierté régionale, ça fait du bien au moral.
Non, plus sérieusement, son univers burlesque ne peut pas laisser indifférent. Tout respire la joie, les paillettes, la scène, la danse, c’est un monde encore très empreint de l’innocence et de la légèreté propres à cette fin de siècle d’avant guerre.
Si vous ne connaissez pas cet artiste, laissez-moi vous en faire un très bref portrait pour que vous re contextualisiez les thèmes sur lesquels ils s’adonnait à son art. Henri de Toulouse-Lautrec naît en 1864, à Albi dans une grande famille d’aristocrates. Je vous conseille d’ailleurs de vous y rendre pour y découvrir son musée qui lui a été dédié après sa mort par sa mère et son ami, conseiller et marchand de tableau Maurice Joyant. C’est un enfant aimé, réellement et, malgré la séparation de ses parents, il semble vivre une enfance tout à fait heureuse. Malheureusement, étant issu d’un mariage consanguin (très habituel entre cousins, dans la noblesse européenne) il est porteur de la pycnodysostose qui entre d’autres afflictions, provoque le nanisme. La fragilité de ses os le condamne à une extrême prudence, mais il se fracture le fémur lors d’une bousculade. Sa jambe ne s’en remettra jamais totalement.
Beaucoup d’argent, un caractère joyeux et un physique particulier, J.R.R Martin s’est peut-être inspiré de ce personnage haut en couleurs pour créer un certain Tyrion Lannister. Alcoolique, débauché, amateur de femmes, provocateur, redoutablement intelligent, voilà quelques traits de caractères d’un peintre aussi talentueux que sulfureux. Vous comprendrez aisément qu’il peignait ce qui se trouvait sous ses yeux, et lorsque l’on ne fréquente que cabarets, bistrots et soirées mondaines, le bestiaire de l’artiste tourne souvent autour du glamour, de la sexualité et du charme.
Il évolue avec ses contemporains dans un climat artistique effervescent, et il s’inscrit dans la grande traditions des affichistes français. Représentant de grands noms de la nuit comme le Moulin Rouge par exemple, entre les murs du quel il su trouver une immense source d’inspiration.
Votre chercheuse de trésors et curiosités en tout genre préférée a réussit à trouver…
Voilà une lithographie, rehaussée à l’encre de chine et aquarelle de la main de l’artiste. Elle n’a pas été simple à dénicher, mais j’étais assez fière de moi pour le coup. Elle a rejoint notre fond de galerie ou notre exposition permanente dans le cadre d’un prêt de collection privée.